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Comment faire la différence entre le bon et le mauvais stress ?

Si la plupart des patients qui me consultent pour un problème de stress souffrent effectivement d’un mauvais stress, d’autres demandent des séances parce que leurs proches, leurs amis, leurs collègues les trouvent stressés. Alors, oui, ils le sont, mais c’est du bon stress – typiquement les étudiants qui préparent un examen. Au cours de ce premier rendez-vous, je leur explique quelle est la différence entre bon et mauvais stress. Il y a effectivement un stress dit positif et un autre dit négatif. Il y a aussi l’hyperstress et l’hypostress. Dans cet article, je vous parle des cinquante nuances de stress et, petit bonus, je vous révèle comment évaluer votre qualité de stress.

Mais d’abord commençons par le commencement : le stress, c’est quoi ?

Le stress est l’état général d’une personne, état qui va toucher à la fois le corps, le mental, l’émotionnel.

  • Il se traduit souvent par une hausse de la température corporelle, des mains moites, de la transpiration, une accélération du rythme cardiaque, une modification de la respiration, hyperventilation ou sensation d’oppression de la cage thoracique. Toujours au niveau du corps, on retrouve de la somatisation comme des maux de tête, de ventre, des nausées, des vertiges.
  • Du point de vue mental, la personne en état de stress va ressentir un manque de concentration, l’impression que son esprit lui échappe, qu’elle ne peut plus réfléchir, parfois de la sidération.
  • Le stress peut se traduire enfin par un état émotionnel altéré avec un flux d’émotions désagréables indomptable comme la colère, la frustration, la culpabilité, la tristesse, la déception ou la peur.

Tous ces symptômes peuvent se retrouver dans l’angoisse ou l’anxiété, me direz-vous, et vous auriez raison ! Aussi, qu’est-ce qui fait la particularité du stress ? Qu’est-ce qui fait que ces symptômes, ces sensations, ces émotions décrites plus haut appartiennent au stress ?

Le stress se différencie de l’angoisse ou de l’anxiété parce qu’il est avant tout le signal qu’une situation change et qu’elle nécessite une adaptation du corps, de l’esprit, des émotions. Les signaux qui vous sont alors envoyés par vos sensations, vos émotions, votre corps, votre mental, vous indiquent qu’il est nécessaire de vous adapter à une nouvelle situation.

Le stress c’est donc le signal corporel, mental ou émotionnel d’une nécessaire adaptation à une nouvelle situation.

Dit comme ça, le stress paraît utile et, bonne nouvelle, il l’est ! C’est pourquoi on parle de gestion du stress. Il ne s’agit pas de se débarrasser à tout prix du stress, il faut simplement apprendre à faire la différence entre le bon stress qui nous est utile et le mauvais stress qui est non seulement inutile mais qui peut entraîner la personne dans une spirale descendante, jusqu’au burn-out, la dépression, le suicide.

Quelle est la différence entre le bon et le mauvais stress ?

Jean doit passer un entretien d’embauche et même s’il a déjà eu ce genre d’expérience par le passé, cela ne l’empêche pas d’avoir une boule au ventre quelques jours avant cet entretien. Cette situation, même si elle a déjà été vécue par le passé, reste nouvelle et nécessite une adaptation. Jean va donc mettre en place une stratégie pour atténuer cette boule au ventre voire la faire disparaître. Il va notamment effectuer une ou deux séances de relaxation, relire son CV, répéter son entretien en anticipant les questions couramment posées, relire des informations sur l’entreprise pour laquelle il postule, etc. On voit ici que Jean a réagi de façon positive au stress, qu’il a répondu au signal que lui a envoyé son corps. Surtout il a su s’adapter à cette nouvelle situation en mobilisant son énergie vers ce qu’il voulait, à savoir passer un entretien d’embauche le plus sereinement possible.

Il s’agit ici du bon stress : prise de conscience qu’une nouvelle situation se présente à soi et qu’elle nécessite une adaptation.

Ce n’est pas ce qui va se passer dans le deuxième exemple.

Sylvie est comptable dans une grande entreprise. Elle se donne à fond et cela lui arrive parfois d’être submergée de travail. Tout va bien, jusqu’au jour où un nouveau chef de service arrive avec un nouveau fonctionnement, une nouvelle organisation. Sylvie commence à avoir des problèmes de sommeil, puis des maux de têtes, elle a du mal à se concentrer et a la désagréable impression de ne pas comprendre ce que ce nouveau chef de service lui demande ou plus simplement attend d’elle, elle ressent un mélange de culpabilité, de colère et de peur. Malgré tout, elle continue à aller travailler tous les matins et les symptômes continuent d’évoluer : intense fatigue, le rythme cardiaque qui s’accélère sans raison, une sensation d’oppression dans la poitrine, une tristesse qui s’installe. Tout cela jusqu’à ce qu’elle craque, aille voir son médecin qui va lui prescrire un arrêt maladie.

Il s’agit ici du mauvais stress : manque d’adaptation à une nouvelle situation

Ce mauvais stress peut par ailleurs prendre la forme d’un hyperstress comme dans le cas de Sylvie, qui provoque une sorte d’emballement de la machine humaine au niveau corporel, mental et émotionnel. Il peut prendre aussi la forme d’un hypostress où le sujet va s’enfoncer dans une sorte de léthargie, d’abandon de soi, de procrastination, de dépression.

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Bonus : comment évaluer votre qualité de stress

Comme promis en début d’article, je vais vous révéler comment savoir si votre stress est du bon ou du mauvais stress.

  • Vous allez commencer par vous souvenir d’une situation dans laquelle vous avez ressenti du stress, une situation qui a fait se mettre en mode alarme les signaux corporels, mentaux et émotionnels évoqués plus haut (pas tous, cela peut être seulement l’un d’entre eux, par exemple la colère).
  • Vous allez vous concentrer sur ce que cette situation avait de nouveau ou d’imprévu dans votre vie. Puis sur les réactions de votre corps, de votre mental, de vos émotions face à cette nouvelle situation.
  • Ensuite vous allez réfléchir aux comportements que vous avez adoptés face à cette situation nouvelle ou imprévue. Enfin, vous pouvez analyser la résolution de ce moment en vous posant ces deux questions : est-ce que les signaux du stress ont disparu ? Est-ce que j’ai l’impression d’avoir évoluer, d’être sorti grandi de cette expérience, d’avoir appris quelque chose ?
  • Si vous avez répondu oui à ces deux questions, c’est qu’il s’agit du bon stress.
  • Si vous n’avez répondu oui qu’à la première question et si cette situation ou une autre similaire s’est représentée à vous, vérifiez si les premiers signaux n’ont pas été remplacer par d’autres et si le même état de stress est réapparu ou non (si oui, quelle était son intensité).
  • Si vous avez répondu non aux deux questions, c’est qu’il s’agit probablement du mauvais stress et que vous avez besoin d’apprendre à gérer votre stress.

J’espère que cet article vous aura permis de mieux comprendre ce qu’est le stress et de faire la différence entre le bon et le mauvais stress.

Dites-moi en commentaires si vous avez pris le temps d’évaluer votre qualité de stress et partagez vos conclusions.

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Psychanalyste et sophrologue Passionnée de littérature et d'écriture

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